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vue de ces œuvres où la monotonie et la puérilité le disputent à l’absence d’art et de goût :
. « C’est à peine si l’on ose parler de la Suisse,
» où nous restons (sauf quelques rares exceptions) » stationnaires et attachés aux bibelots de table et » de jardin, aux petits chalets, aux chasseurs de » chamois, aux boites d’allumettes, et à tous les » objets n’ayant qu’un caractère ornemental secon- » daire. On fait d’assez bonnes choses dans ces » genres (quoique généralement lourdes), mais » pourquoi cette répugnance à attaquer le grand » meuble? Je crois que l’abus de la répétition des » motifs donnés finit par foire travailler l’ouvrier » machinalement, d’où il résulte qu’il n’éprouve » plus le besoin de recourir à un enseignement » véritablement artistique et classique. Mallieureu- » sement il est difficile d’attaquer le meuble sans » la connaissance des styles, sans les études de la » plante d’après nature, sans les études académi- » ques pour les figures allégoriques et sans les » efforts permanents de la composition »....
Le Jury a cru devoir cependant attribuer une médaille de progrès à un fabricant de Berne pour un assortiment d’ustensiles en bois destinés à la fabrication du fromage, tandis qu’il n’a donné qu’une médaille de goût à l’armoire porte-fusils de M. Munprecht, de Berne. C’est l’inverse qui aurait dû avoir lieu, si, comme nous l’avons expliqué au début-, les médailles avaient une autre portée que celle de récompenser le mérite personnel.