Gomme jai promis de dire toute la vérité, je dois déclarer que partout les Allemands montrent une politesse irréprochable à légard des Français. Yoici la seconde année que je voyage en Allemagne , et jai toujours trouvé les habitants hospitaliers, affables et complaisants. Beaucoup même mont parlé de la guerre et de leurs victoires, avec un sang-froid et une impartialité irréprochables.

Cet éloge ne sapplique pas aux journaux allemands.

Berschtesgaden (Tyrol), septembre.

Quelquun a dit que la Bavière était la Bretagne allemande : le mot peut être forcé, mais lidée est facile à justifier ; car aucune contrée germanique na gardé plus que la Bavière ses traditions religieuses et ses coutumes patriarcales. Partout des chapelles, des croix, des ex-voto, des images pieuses bizarrement en­luminées et abritées par de petits toits en bois. Cest aussi le pays qui a le mieux conservé son costume et son cachet national (nous parlons surtout de cette partie de la Bavière qui mord dans le Tyrol autri­chien). Les femmes ont des chapeaux tyroliens, ornés de glands dorés et de fleurs des Alpes ; leur cou est entouré dun collier de corail, fermé par une large boucle en vermeil ; elles portent des corsages lacés et fort bas ; les hommes sont en culotte courte, avec de gros bas de laine qui laissent le genou à nu; leur