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Ohyes, très-majestueuses! Grands lacs.

Oh yes, lacs immenses! Belles résidences.

Oli yes, very ! etc., etc.

Au bout de vingt-cinq minutes de cet exercice, je suis au bout de mon vocabulaire et je fais semblant de mendormir. Mon compagnon garde un silence discret.

Nous voici enfin à Salzbourg ; la première personne que je rencontre dans la cour des Messageries est mon Anglais du déjeuner, le n° 1 delà journée.

Vous voilà, me crie-t-il ! Ah dites ! vous avez trouvé un compatriote.

Comment, Monsieur, dis-je en me tournant vers mon compagnon de route, vous êtes donc français !

Mais certainement, Monsieur : vous nêtes donc pas anglais ?

Moi, mais jamais, et vous... pas possible !

En duo :

Ah si javais bien su!... moi qui mexténuais depuis deux heures à vous réciter le manuel de Sadler, pour trouver quelque chose à vous dire.

Dialogue :

Comment se fait-il, Monsieur, que vous vous trouviez égaré dans ce ravissant pays ?

Mais, Monsieur, cest tout simple, etc., etc...

Et la conversation sengage avec tant deffusion compatriotique, que nous manquons doublier notre ami commun , lexcellent anglais, qui sétouffe de rire devant cette reconnaissance bizarre...