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la dit tant de fois, les modernes cherchent à en faire un objet de spéculation. Pourquoi, en France, nessayons-nous donc pas de faire valoir les richesses artistiques et pittoresques de notre pays ?

Figurons-nous, en effet, que la Normandie fût placée en Angleterre, en Suisse, en Hollande, quel admirable parti la réclame ne saurait-elle pas tirer de ses monuments, de ses beaux paysages, de ses magnifiques côtes !

Mais, en France, on ne pense pas beaucoup aux étrangers. On se donne peu de peine pour leur indi­quer les routes ou leur signaler les musées et les monuments. Les nations voisines, au contraire , pro­diguent les écriteaux, les poteaux, les pancartes, les avis, les notices, les doigts indicateurs, les flèches directrices, etc. Grâce à cette attention délicate, les touristes peuvent le plus souvent se passer de guides et de ciceroni.

Reprenons notre comparaison et supposons un instant Caen en Angleterre : ce nest pas plus difficile que dimaginer Paris en Amérique. Yous êtes touriste et vous débarquez à la gare : immé­diatement, vous vous voyez assiégé par une nuée de ciceroni. a Monsieur veut visiter léglise St- Pierre ? Un guide pour la tour des Gendarmes ? Monsieur veut-il que je le conduise à la splen­dide abbaye de la Trinité? Cest moi, Monsieur, qui ai fait visiter aux têtes couronnées léglise St-Étienne. Je suis guide patenté... Je suis