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fermés aux investigations de l’Europe, lui livreront les derniers secrets de ces laques, de ces vernis, dont la fabrication reste encore pour nous à l’état de problème.
Les Japonais, de leur côté, auront plus à gagner à notre contact que nous au leur, au point de vue commercial, industriel et manufacturier. Ils en sont encore au travail isolé, individuel. Leurs ouvriers ne sont pas soumis comme les nôtres aux règles du travail en commun ; ils ne sont pas agglomérés dans des ateliers, dans de vastes usines, où, secondés par des machines, outils perfectionnés, ils puissent produire en abondance les objets de nécessité première, ceux de luxe, et les mettre à la portée de tous. Au Japon, les classes privilégiées, les riches seuls, peuvent se procurer ces merveilles d’ébénisterie, où l’or, l’argent, ie 1er, l’ivoire, l’écaille, la nacre, le jade, la serpentine, la malachite, le cristal de roche, la topaze, l’améthyste, les émaux cloisonnés, etc., etc., le disputent à la valeur des bois rares et ouvragés qui les encadrent. Il n’est même pas donné non plus à tout le monde de pouvoir se procurer ces mille petits riens qui, sous forme de tasses, de boites, de plateaux, de vases, etc., etc., éblouissent le regard par l’éclat des vernis et des laques, dont les couleurs rouges, vertes, brunes, noires, tout ensoleillées de poussière d’or, servent de fond aux reliefs argentées et dorés des monstres les plus fantastiques, des Heurs et des plantes les plus bizarres, des oiseaux les plus