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qu’à cette condition, quels que soient d’ailleurs les moyens employés pour les faire naître; car, peu nous importe que l’outil soit dirigé par le levier puissant d’une machine ou par la main plus intelligente, mais moins rapide et moins précise, de l’ouvrier.
A notre point de vue, tant que la France conservera, à la tète de son enseignement, son Ecole des Beaux-Arts , qu’elle enverra ses artistes les plus distingués et les plus instruits étudier, aux sources pures de l’antiquité, ces règles immuables du beau et du bien, elle conservera son génie, et ses industries en recevront un éclat, d’autant plus grand, que cette école sera placée plus haut dans l’estime publique.
Ne l’oublions pas : l’art, dans ses applications à l’industrie n’a jamais brillé d’un éclat plus vif en France que lorsque, sous une discipline sévère, les maîtres se formaient par l’étude approfondie des œuvres immortelles de la Grèce et de l’Italie.
C’est à ces études du passé qu’il faut rapporter le succès des chefs-d’œuvre de la Renaissance, qu’on ne peut cependant pas accuser de froideur et de plagiat.
Pour ne prendre qu’un exemple, Philibert de Forme, cet architecte si français, qui a résumé, dans la construction du château d’Anet, tout ce , que l’imagination peut rêver de plus parfait en matière d’art appliqué à l’industrie, ne doit-il pas cette supériorité à l’étude de l’antique qui, dès sa plus tendre jeunesse, l’avait conduit en Italie?