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secours des machines-outils, voit s’aplanir, devant lui, toutes les difficultés matérielles, et permet à l’art de se manifester dans tout son éclat.
On a beaucoup discuté, dans ces dernières années, d’une alliance possible de l’art avec l’industrie, qui, sous l’appellation caractéristique « d’Art Industriel », confondrait, dans un tout harmonieux, l’œuvre de l’artiste avec celle de l’artisan.
C’est là une grave erreur selon nous : l’art est un, il est dans tout et partout, il s’applique à tout, et ne saurait s’enfermer dans des formules qui vont droit à l’encontre du but proposé. Je n’en veux pour preuve que la création de l’école et du musée de Kensington à Londres, dont les enseignements devaient résoudre ce problème et transformer tout un peuple porté vers les spéculations du commerce et de l’industrie en un peuple rival de la France dans l’application des règles de l’art aux produits manufacturés. La vue des meubles exposés à Vienne par l’Angleterre est venue nous confirmer dans cette pensée, qu’il ne saurait rien sortir de parfait d’une semblable école, et qu’un meuble ne devenait réellement un objet d’art qu’autant qu’un artiste, un « maître des œuvres », comme s’intitulaient modestement les architectes au moyen âge, en avait conçu le plan, dessiné les figures, les ornements, et dirigé la main-d’œuvre destinée à donner un corps à sa pensée. Les ma* nifestations de l’art dans l’industrie n’ont de valeur
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