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boulevards, la ceinture dorée du proverbe ; enfin, autour du Ring, des faubourgs modernes , vastes et aérés.
Le Ring supporte honorablement la comparaison avec ses confrères les boulevards de Paris. De chaque côté, des palais de toutes les architectures possibles, des magasins étincelants ; une foule énorme dans les cafés et sur l’asphalte : deux ou trois rangées de candélabres le long des trottoirs ; enfin, sur la chaussée, les équipages, les cavaliers, les voitures de place, les omnibus, les tramways, etc.
Vienne est tout à fait une ville de luxe et de plaisirs ; les habitants ont des goûts raffinés et quelque peu sensualistes. C’est la seule cité allemande où les femmes sachent s’habiller avec élégance et porter gracieusement les modes parisiennes. Du reste, c’est une population tout [aimable, pleine d’une prévenance sympathique et d’une courtoisie de bon ton pour les étrangers.
Dès le matin, les cafés sont envahis ; on savoure de l’excellente bière de Pilsner, de Dreher, de Fanta, etc.; des glaces, même de l’eau claire, dont les Viennois font une consommation considérable. Le soir, une grande partie des habitants se réfugie dans d’immenses jardins éclairés à giorno et qui renferment : deux ou trois salles de concert, des salles de bal, un théâtre, des restaurants, des cafés, des jeux de toute espèce, et au moins trois orchestres. A dix heures, tout est fini ; il faut se défaire ici de ses