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numismatique des monnaies trouvées dans le cours des excavations, aurait eu lieu pendant l’époque comprise depuis les derniers temps du règne d’Auguste ou l’avénement de Tibère, jusqu’au partage de l’empire sous Théodose, ce qui nous donnerait une période d’à peu près trois siècles et demi.
Les vestiges, trouvés sur les lieux, d'un centre de population remontant, selon toute probabilité, à la date qu’on vient de nommer pour l’exploitation romaine, sont nombreux et très-intéressants. Les fondements, ainsi que d’autres restes d’habitations y abondent, voire même des chapiteaux, des socles et des fragments de colonnes, quoiqu’en petit nombre et sans façonnement artistique ; on a aussi rencontré, le long de la vallée où débouche la galerie d’épuisement des eaux de la mine, une rangée de sarcophages en larges dalles du schiste naturel du pays, placés à peu de profondeur et contenant encore des restes d’ossements ; dernièrement encore, dans le cours d’excavations qu’on a faites pour la construction de divers bâtiments, il a été trouvé des vestiges d’incrémation de cadavres dans de petites ampoules ou urnes cinéraires, ainsi que divers objets de céramique, tels que des tuiles et des briques, de grands pots à anses et à fond arrondi, etc. 11 est cependant à déplorer que la maladresse des ouvriers employés à ces excavations ait empêché que Ton ait pu conserver en parfait état ces restes précieux des âges passés.
Parmi les vestiges de l’exploitation proprement dite, les plus remarquables sont, sans contredit, les grandes roues en bois que, à l’exemple de celles de la mine de Tharsis, en Espagne, on a trouvées en parfait état de conservation et qui servaient à l’épuisement des eaux. Ces roues, au nombre de 10, sont garnies d’auges sur leur circonférence et, à l’exception de 2, ont un diamètre de 16 pieds anglais; ces 2 dernières, plus petites, n’ont que 12 pieds de diamètre.
La galerie creusée par les anciens pour l’écoulement des eaux de la mine a servi aux exploitations modernes, après avoir été convenablement élargie. Les travaux romains descendent, quoique irrégulièrement, jusqu’à plus de 20 mètres au-dessous de cette galerie. Ne cherchant que le minerai le plus riche en cuivre, ils mettaient de côté, dans leurs exploitations, celui qui leur paraissait de plus bas aloi. De là cette grande irrégularité dans le cours de leurs travaux, ce qui a eu pour conséquence, de prime abord, de créer aux entre-