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port des fruits, outre un bateau à vapeur et 16 navires à voiles appartenant à la place, qui s’occupent déjà de ce commerce en concurrence avec les navires anglais ; enfin, il a été dernièrement très- sérieusement traité d’obtenir l’atterrissage, à Saint-Michel, de l’une des nouvelles lignes télégraphiques transatlantiques qui sont maintenant en construction ou sur le point d’ètre construites ; il est donc très-probable que, sous peu de temps, le commerce transatlantique trouvera ici réunies toutes les circonstances désirables pour lui faire choisir ce port pour la relâche des navires de retour en Europe, non-seulement pour y renouveler leurs provisions, mais aussi pour y recevoir des instructions sur leur destination, et môme peut-être pour y créer un entrepôt important.
Il est permis d’attendre ces résultats si l’on rapproche les améliorations en voie d’exécution de l’état actuel du commerce de l’île, dont nous allons tâcher de donner une idée. Ce commerce emploie annuellementenviron 500 bâtiments, du port total de 90,000 tonnes, et représente, pour l’exportation, la valeur de 4 à 5 millions de francs et, pour l’importation, celle de 3 à 4 millions; il a principalement lieu avec l’Angleterre et le Portugal et consiste, pour l’exportation, en oranges pour l’Angleterre, (tous les ans près de 250,000 caisses de 700 à 800 fruits) en mais, blés, haricots, fèves de marais, pour un total de 130,000 à 140,000 hectolitres par an; on exporte aussi du bétail, des cuirs, de la pouzzolane et l’on essaie en grand l’exportation des ananas, qui viennent ici admirablement bien. L’importation se porte surtout sur les denrées coloniales, le sel, le bois, le fer, la houille et les quincailleries. L’exportation des fruits pour l’Angleterre se fait de novembre à mars, et celle des céréales pour le Portugal, du mois de septembre au mois d’avril ; l’importation est faite par les mêmes navires au retour, et du Portugal par les navires de la place, dans les intervalles de navigation moins intense.
Quant aux secours que le port est destiné à prêter aux navires en détresse, on peut s’en faire une idée en réfléchissant qu’il est avéré que, des 8,000 navires, d’un tonnage de près de 4,000,000 de tonnes, que l’Angleterre, à elle seule, emploie dans son commerce transatlantique, au moins 2 p. c., c’est-à-dire 460 bâtiments souffrent de grosses avaries dans un rayon de 40 degrés autour des Açores.
Pour compléter l’idée que nous avons déjà donnée de l’état d’avancement des travaux du port, nous dirons que le calcul de la quan-