Dokument 
Canal maritime de Suez : rapport / par le Baron Charles Dupin
Entstehung
Seite
12
Einzelbild herunterladen

( J2 )

mètres dépaisseur ; le reste est composé de sulfate de chaux et de sel ma­rin. XJu autre forage na donné que du sel marin, sur une épaisseur quon évalue de 7 à 8 mètres.

» Ainsi, dans la partie que les sables du désert auraient pu combler le plus aisément, on cherche en vain les effets de leur accumulation.

» A légard du lac de Timsah, qu011 trouve au centre de listhme, il 11est aujourdhui rempli deau quà lépoque des plus grandes crues du Nil ; tout démontre quil doit avoir été, dans une antiquité reculée, en com­munication avec la mer Rouge.

» En effet, les sondages de ce lac ont donné des couches de coquillages dont les similaires sont particuliers à cette mer. Un limon, tribut du Nil, re­couvre cette couche de coquillages.

« Si quelque jour le souverain de lEgypte veut reprendre lœuvre des grands princes qui furent les bienfaiteurs de cette contrée, et sil veut se rapprocher du tracé que suivait le canal antique, cest à partir du lac Timsah quil devra se diriger sur le Caire, par la vallée qui savance de lorient à loccident et qui conduit au bord du Nil. Il conviendra qua lors on remonte jusquauprès du Caire, au barrage de Saïdieh.

» Dans le dernier tiers de la ligne directe que nous suivons et qui finit à la Méditerranée, le sable est assez ferme sous les pas. Il nest, disent les Commissaires, nullement mobile sur la ligne du canal : partout il permet la végétation du désert, et les buissons ont une épaisseur suffisante pour quil soit impossible aux chameaux de les traverser.

» Ne pourrait-on pas, des deux côtés du canal, planter en arbres verts ce terrain sableux quon doit, ce nous semble, comparer à celui de notre dé­partement des Landes ? Ce serait pour lEgypte un immense bienfait ; on ferait disparaître d éternelles sécheresses, et par des terres nouvelles seraient rendues cultivables.

» Nous avons vu constater la faible différence de niveau quoffrent la mer Rouge et la Méditerranée. Il en résulte qualternativement, suivant le vent et les marées, les eaux à partir de Suez pénétreront dans le canal ou reflueront en sens contraire, avec des vitesses variables. Le calcul de ces vitesses était un sujet fort important. M. Lieussou, savant hydrographe de la marine française, a fait ce travail au moyen de formules données par feu notre confrère de Prony. Il en a conclu la nécessité dempierrer les digues du canal entre Suez et les Lacs Amers; il a démontré linutilité dun tel moyen entre ces lacs et la Méditerranée. La Commission internationale a fait droit aux conclusions de ces recherches; en conséquence, les devis sont