( 11 )
des difficultés extraordinaires d’excavation pour former le lit d’un très- grand canal maritime.
» A cet effet on a percé dix-neuf puits d’épreuve qu’on a creusés jusqu’à plus de neuf mètres au-dessous du niveau des eaux de la voie projetée. On a coté soigneusement la succession et l’épaisseur des couches, ainsique leur nature. Le Mémoire plein d’intérêt, où sont décrits tous les sondages et la géologie des couches, est l’œuvre de M. Renaud, inspecteur général des ponts et chaussées de France.
» Excepté dans une partie d’assez peu de longueur, auprès de Suez, contenant du gros sable agglutiné qui présente presque une consistance de roche, on a trouvé, non pas des couches de pierres, mais des veines de sable pur ou mélangé d’argile; c’est d’autres fois de l'argile pure, et par occasion quelques couches de sulfate de chaux.
» Dans le travail soumis à l’Institut se trouvent les constatations et les descriptions de toute cette étude géologique, étude en elle-même pleine d’intérêt.
» Entre Suez et les Lacs Amers, le sous-sol a présenté surtout des couches d’argile, plus ou moins mélangées de sable. On s’est assuré que l’entreprise des déblais ne présentera pas de difficultés considérables.
» L’examen des superficies était un autre objet important. Le tracé qui les sillonne est aux confins du désert arabique; ne doit-on pas craindre que les vents n’apportent des tourbillons incessants de sable, et que ce sable, déposé dans le lit du canal, n’occasionne des encombrements excessifs? Il faudrait, dans ce cas, des travaux dispendieux pour un curage sans fin. Mais la dépense n’en serait pas le seul inconvénient ; les machines qu’on emploierait gêneraient la circulation.
» Heureusement, l’expérience répond à cette objection. Le canal des Pharaons , bien qu’il ne fût qu’à petite section , après tant de siècles d’abandon, n’a pas cessé d’être visible. Dans quelques parties, les deux chaussées qui l’encaissaient montrent encore à nu leur relief de 5 à 6 mètres. Les dépôts du sable transporté par les vents n’ont été par conséquent que très- peu sensibles dans cette partie de l’isthme.
» Les Lacs Amers sont de simples dépressions dont la profondeur générale est moindre que ne le sera celle du canal ; ces lacs n’ont pas été comblés parles sables que les vents charrient en venant du désert arabique; leur fond, au contraire, est exhaussé par un limon du Nil.
» Dans la partie la plus déprimée, un premier forage a présenté des agglutinations de coquilles. Elles forment une couche d’environ 20 centi-
2 .