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et de nos fabricants sur ce point essentiel. Ne pourrait-on s’attacher, dans nos écoles, à faire composer des dessins de meubles ou d’autres objets d’ameublement en se préoccupant principalement de la forme? Le détail viendrait par surcroît ; mais il est d’une importance capitale de ne pas perdre de vue l’ensemble des lignes et de ne pas les détruire, en quelque sorte, par une surcharge fastidieuse de détails et de sculptures.
Nous espérons que cette idée, d’une application générale, sera comprise, et que nos fabricants en tireront profit dans les Expositions prochaines. Nous sommes persuadés que si nos principaux ébénistes y faisaient valoir, à côté d’un meuble riche avec sculptures, d’autres meubles simples, mais d’une exécution irréprochable, ils attireraient l’attention du jury et se créeraient en même temps, de nombreux débouchés à l’étranger. N’ont-ils pas une main-d’œuvre à bon marché et les facilités de toute nature que met à leur disposition notre régime économique si libéral, si envié par beaucoup de puissances productives du continent?
FRANCE.
Sans rivale partout où l’industrie touche au domaine de l’art, la France est toujours en tête de la fabrication des ameublements.
Si, dans d’autres pays, on arrive à produire des meubles où se manifeste l’harmonie des lignes et des détails, il est à peu près certain que des artistes français s’en sont mêlés. C’est ce qui arrive surtout pour les meubles exposés par les premières maisons de Londres.