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On ne doit cependant pas leur en faire un grief, car c’est de cette manière que l’on arrive, insensiblement à inculquer aux artistes et aux ouvriers d’un pays le bon goût, cette qualité si éminemment française. C’est ce que nous remarquons, cette année, pour les meubles exposés par l’Angleterre et l’Italie.
Depuis la dernière Exposition de Paris, ces deux pays se sont surpassés et nous ne doutons nullement que, d’ici à quelques années, les ébénistes anglais et italiens fabriqueront des meubles aussi beaux que les meubles français.
En première ligne, nous avons à mentionner les succès obtenus par les maisons Fourdinois, Roudillon et Guéret frères, de Paris, auxquelles le jury international a décerné le diplôme d honneur .
Nous regrettons seulement que M. Fourdinois nous montre les mêmes meubles qui lui ont valu un si légitime succès en 1867. Pourquoi, lorsque l’on sait aussi bien faire, ne pas étaler de nouvelles œuvres? A part deux grandes torchères sculptées et dorées, style Louis XVI, et une petite console-étagère en bois d’acajou et d’ébène avec appliques en bronze doré, nous retrouvons son installation de Paris. Les détails de la console sont exécutés d’une manière tellement remarquable et intelligente, que nous pouvons affirmer que cette maison tient toujours le premier rang dans l’industrie de l’ameublement.
La maison Roudillon, dont la réputation est européenne, montre une cheminée en noyer sculpté, style Henri III. C’est un ouvrage de grand mérite, dont les détails sont remarquables et d’un fini hors ligne. Nous avons aussi remarqué une table en noyer, incrustations d’acier,