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aucun secret. Bien plus, la France ne s’est jamais refusée à entrer en concurrence avec les nations rivales, chez lesquelles ses artistes les mieux doués, ses ouvriers les plus habiles, avaient porté l’autorité de leur talent, de leur goût et de leur expérience; et l’on peut s’étonner, à bon droit, qu’elle n’ait pas été égalée, sinon surpassée, par ceux-là memes auxquels elle prêtait son concours
le plus désintéressé.
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Quel est donc le secret de cette suprématie toujours jeune, toujours virile, que conserve la France, en dépit des temps, des lieux et des circonstances? Elle la doit, sans aucun doute, au respect et au souvenir des traditions d’art qui ont fait la gloire de son passé, au génie heureux de son caractère qui lui fait éviter tout ce qui, dans les ornements, n’est qu’une mode passagère; à son instinct, qui lui dit que la mode est le tyran du goût et que le goût ne saurait être bon s’il n’est conduit par le sentiment du beau. Elle doit encore cette suprématie à la pratique qu’elle sait tirer, presque instantanément, de ces théories dans lesquelles l’étude approfondie des sciences chimiques et mathématiques apporte, chaque jour, de nouvelles modifications. L’étude même de ces sciences est, en quelque sorte, devenue le complément indispensable de l’éducation de tout artisan jaloux de coopérer à l’exécution des dessins des grands maîtres; carie métier, devenu supérieur par le
JÉ
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