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vait ces avantages sous ce point de vue, il n’y avait que de hautes collines descendant en pente rapide jusqu’au bord de l’eau. Créer là un port, y établir les bâtiments et constructions nécessaires à cet effet, hoc opus hic labor est! La persévérance et l’argent prodigué à pleines mains ont eu facilement raison de tous les obstacles que la nature du pays nous opposait.
On a commencé par construire un quai ou jetée en maçonnerie, le long duquel les navires viennent s’amarrer. Le plan du quai étant élevé au niveau de la voie ferrée qui vient de la mine, les wagons chargés de minerai y sont conduits jusqu’au-dessus de certaines ouvertures carrées pratiquées en entonnoir sur la plate-forme du quai et doublées en tôle, qui se prolongent en diagonale et se projettent au dehors jusqu’à un point perpendiculairement au-dessus de l’écoutille du navire à la charge. Arrivés sur le bord de ces entonnoirs (shutcs), les wagons, par un mouvement de bascule qui leur est imprimé à l’aide d’un appareil spécial, versent leur contenu directement dans la cale du navire.
La parfaite réussite du modus operandi que l’on vient de décrire nous a porté à construire, à peu de distance du premier, un second quai d’embarquement. Par ces moyens, on peut, sans trop de peine, mettre à bord des navires une quantité de 1,500 à 2,000 tonnes de minerai par jour.
Le problème de l’embarquement une fois résolu, on a procédé ensuite à la formation d’un village où le personnel nécessaire pût être logé, ainsi qu’à la construction de magasins, bureaux, forges, etc. A cet effet, on a coupé les talus, enlevé des roches, remblayé des creux, frayé des chemins là où il n’y avait que des sentiers à peine accessibles aux pâtres et aux chèvres, qui étaient les seuls habitants de ces parages, et l’on est venu à bout de former le port, aujourd’hui très-connu, de Pomarâo, annuellement fréquenté, en moyenne, par 400 à 500 navires à voiles et à vapeur, de la jauge de 250 à 4,500 tonnes anglaises.
On compte, en outre, entretenir sur le fleuve deux bateaux à vapeur pour le touage des navires à voiles entre la barre de la Gua- diana et le port de Pomarâo, ce dernier étant éloigné de 30 milles anglais environ de l’embouchure du fleuve.
Il y a donc actuellement à Pomarâo un bureau de poste, plusieurs comptoirs pour l’expédition des navires et l’expédient des magasins, une station de douane, une autre des pilotes, une station télégra-