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DOCUMENTS.
Avant d’indiquer les diverses directions du tracé adopté, il nous a paru nécessaire de fixer l’opinion sur la formation de l'isthme et des dunes dont il est on partie recouvert, sur les ensablements qui existent tant sur la côte de Péluse que dans le fond du {jolie de Suez, car c’est de l’explication de ces phénomènes que nous partirons pour justifier les dispositions du tracé direct dans son ensemble et dans ses détails.
En examinant attentivement les faits qui se passent aujourd’hui sous nos yeux concernant la destruction et la recomposition des continents, on peut se rendre un compte exact des lois qui ont présidé, vers les premiers âges du monde, à la formation des terrains d’alluvion.
Examinons d’abord ce qui se passe dans la Manche, car cette mer étroite, recélant un grand nombre de ports, tant sur les côtes de France que sur celles d’Angleterre, s’est trouvée par là soumise à un plus grand nombre d’observations de la part des ingénieurs.
Le premier fait bien observé est la destruction des côtes, depuis la pointe de Harfleur jusqu’à la Somme, sur 338 kilomètres, et, de l’autre côté de la Manche, depuis la partie comprise entre l’île de Wight et Douvres, sur 250 kil. de longueur. Cette action est produite par l’alternative des gelées et du dégel, par les vents secs et humides, et par la buée