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Canal maritime de Suez : rapport / par le Baron Charles Dupin
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» Deux ingénieurs du vice-roi dÉgypte, MM. Linant et Monge], beys, avaient déjà dressé des plans et des calculs. Ces premières études ont été prises pour point de départ, mais sans préférence préconçue. Les innova­tions, les améliorations ont été sollicitées et reçues, de quelque contrée quelles provinssent. Lœuvre finale, ainsi rendue moins personnelle,-nen est devenue que plus facile à lacceptation universelle.

» Lorsque le programme raisonné de M. de Lesseps fut mis au jour, un vif assentiment se manifesta chez les peuples les plus éclairés, les plus cal­culateurs et les moins aventureux. En même temps, des objections nom­breuses et graves furent présentées; elles furent soutenues avec beaucoup dassurance et, disons aussi, de talent.

» Afin darriver à résoudre les difficultés, à répondre sil se pouvait aux objections, à profiter des critiques et des avis salutaires, à formuler une so­lution définitive, M. F. de Lesseps eut lheureuse pensée dobtenir la for­mation dune Commission dingénieurs civils et maritimes, dhydrographes et dofficiers de marine; ils furent demandés aux gouvernements des pays les plus intéressés dans la question du canal projeté.

» Par ce moyen, lamour-propre daucun peuple ne devait être froissé, puisquaucun peuple ne pourrait regarder comme sa propriété la conception définitive : paralyser les vanités internationales, cest avoir fait le plus grand pas vers un concours universel.

» Voici comment les nations ont été représentées dans la Commission internationale :

» Pour lÉgypte, MM. Linant et Mou gel, beys, les ingénieurs en chef du vice-roi.

» Pour la Hollande, qui possède encore des îles de grande importance en Orient, M. Conrad, ingénieur en chef des travaux hydrauliques du Water- Slaat, à la Haye. Cest M. Conrad que la Commission internationale a con­stamment choisi pour la présider.

» Pour lAutriche, lhéritière des intérêts de Venise et de lAdriatique, M. de Negrelli, inspecteur général des chemins de fer de lAutriche. M. de Negrelli sest rendu lauteur détudes de projets fort remarquables.

» Pour les États sardes qui comprennent Gênes, la seconde puissance na­vale de la Méditerranée avant la découverte du cap de Bonne-Espérance, M. Paléocapa, Ministre des travaux publics, à Turin.

» Pour lEspagne, qui conserve dans les mers dAsie les îles importantes des Philippines, M. Cipriano Segundo, directeur général des travaux publics, à Madrid.