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» Dans cet intervalle le sol se présente avec la configuration la plus favorable, celle d’une longue vallée très-peu sinueuse.
» En suivant l’espèce de thalweg ou ligne des plus bas fonds, indiquée par la nature, on ne trouve qu’un très-petit nombre de points où le sol s’élève à plus de 2 mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée ; dans un seul point, et sur une assez courte étendue, l’élévation est de 1 5 mètres. Ainsi tout se réunit pour que la coupure des terrains élevés n’exige pas de très- grands déblais.
» Voici le tracé du canal international: Si l’on part de Suez, on suit d’abord le vallon qui contient les parties les plus basses ou le thalweg du territoire égyptien, d’où les eaux déversent naturellement dans la mer Rouge. On avance, du sud au nord, dans une étendue d’environ 28 kilomètres; ensuite on parcourt un arc de cercle de grand rayon, pour pénétrer dans un vaste bassin autrefois rempli par la mer Rouge. Ce bassin très- allongé présente plusieurs dépressions consécutives qu’on appelle les Lacs Amers , parce que leurs eaux sont salées; le canal traversera les Lacs Amers dans leur plus grande longueur. On voit encore les vestiges de trois monuments qu’avaient érigés les anciens Perses lorsqu’ils avaient conquis le pays, et repris les travaux de canalisation commencés par le Pharaon Néchos. Le premier monument est auprès de Suez. Le second est à l’endroit où s’élevait l’ancienne Cambysis : la station de Cambyse est située vers le centre du tournant circulaire qui précédera les Lacs Amers. Le troisième, au delà des Lacs Amers, est connu sous le nom du Sérapeum. Ce dernier s’élève en deçà du lac Timsah, qui deviendra le port intérieur de la canalisation nouvelle, à 80 kilomètres de Suez.
» Au delà du lac Timsah, le canal se dirige en ligne droite vers le nord, en inclinant très-légèrement à l’ouest. L’on traverse le lit de l’ancien canal de Néchos. Il faudra percer un terrain culminant qui, pour plus grande élévation du sol entre les deux mers, offre une hauteur de i 5 mètres seulement et dans une assez courte étendue. Ce seuil franchi, l’on descend vers les bas- fonds qui communiquent sans solution de continuité, jusquesau lac Menzaleh.
» Nulle part à l’orient de ce tracé, du côté de l’Asie, l’on ne trouve de terres cultivées dont les filtrations du canal pourraient compromettre la fertilité. Les eaux actuellement existantes dans la vallée que l’on parcourt sont toutes en libre communication avec le lac Menzaleh, qui lui-même communique à la Méditerranée ; elles se trouvent au niveau qu’auront, les eaux du canal proposé.
» Il importait de reconnaître si la nature des terrains ue présenterait pas