Dokument 
Canal maritime de Suez : rapport / par le Baron Charles Dupin
Entstehung
Seite
15
Einzelbild herunterladen

( i5 )

» Sur la rade de Péluze, les vents dont il importe de se garantir sont les vents douest et de nord-ouest, qui parcourent la Méditerranée dans sa plus grande longueur ; ces vents sont ceux qui, sur la côte dEgypte, soufflent avec le plus de violence. En conséquence de cette observation, des deux jetées à la mer qui formeront lentrée du port de Saïd, la jetée de louest, qui sera le vrai brise-lame savancera le plus loin dans la mer. Cest elle qui protégera cette entrée.

» Ici la marée monte et descend de 22 centimètres au maximum; elle monte et descend en valeur moyenne de 18 centimètres dans les syzygies, et de 9 seulement dans les quadratures.

» Au point fixé pour ouvrir le port de Saïd, il suffit de savancer à 2,3oo mètres de la côte et lon arrive à 8 mètres de profondeur deau. La pente sous-marine reste la même; cest la profondeur quaura le canal maritime, du côté de louest, dans une étendue littorale de 20 kilomètres.

» Cest quon doit le moins craindre les atterrissements, puisquen cette partie la mer tendrait plutôt à produire des érosions que des dépôts dalluvions.

» On a prétendu que, dans la baie de Péluze, des atterrissements mena­ceront tous les travaux quon peut entreprendre à la mer.

» Un premier fait est remarquable : sur le rivage de cette baie il ny a pas trace dune vase ou dun limon, tel que le fleuve en charrie. Les alluvions qui sortent du Nil par les différents boghaz, ces alluvions mélangées de beau­coup de vase et dun peu de sable fin, sont agitées et comme tamisées dans la mer. Dès que le mouvement de translation se rallentit, le sable, plus pesant, se précipite; ensuite la vase finit par être entraînée loin de la rive, et dispersée dans les profondeurs de la mer.

» Nous ne pouvons que renvoyer aux observations remarquables ainsi quaux déductions, aussi fines que judicieuses, présentées par la Commis­sion internationale, pages rii à 4'fb déductions dont le terme est celte conclusion :

« Ainsi tombe pour nous laseule objection élevée contre le tracé direct. Faire déboucher le canal à travers la plage immuable du golfe de Péluze nest pas du tout une impossibilité. Cest une œuvre plus facile que celle du port de Malamocco, créé pour Venise dans des conditions plus défavo­rables, et pour un objet moins important.

» A louest de la baie de Péluze, la côte peut être considérée comme une rade foraine. Par danciens capitaines marchands du port de Marseille, on a su quautrefois les bâtiments caboteurs à voile, qui naviguaient sur les