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» Sur la rade de Péluze, les vents dont il importe de se garantir sont les vents d’ouest et de nord-ouest, qui parcourent la Méditerranée dans sa plus grande longueur ; ces vents sont ceux qui, sur la côte d’Egypte, soufflent avec le plus de violence. En conséquence de cette observation, des deux jetées à la mer qui formeront l’entrée du port de Saïd, la jetée de l’ouest, qui sera le vrai brise-lame s’avancera le plus loin dans la mer. C’est elle qui protégera cette entrée.
» Ici la marée monte et descend de 22 centimètres au maximum; elle monte et descend en valeur moyenne de 18 centimètres dans les syzygies, et de 9 seulement dans les quadratures.
» Au point fixé pour ouvrir le port de Saïd, il suffit de s’avancer à 2,3oo mètres de la côte et l’on arrive à 8 mètres de profondeur d’eau. La pente sous-marine reste la même; c’est la profondeur qu’aura le canal maritime, du côté de l’ouest, dans une étendue littorale de 20 kilomètres.
» C’est là qu’on doit le moins craindre les atterrissements, puisqu’en cette partie la mer tendrait plutôt à produire des érosions que des dépôts d’alluvions.
» On a prétendu que, dans la baie de Péluze, des atterrissements menaceront tous les travaux qu’on peut entreprendre à la mer.
» Un premier fait est remarquable : sur le rivage de cette baie il n’y a pas trace d’une vase ou d’un limon, tel que le fleuve en charrie. Les alluvions qui sortent du Nil par les différents boghaz, ces alluvions mélangées de beaucoup de vase et d’un peu de sable fin, sont agitées et comme tamisées dans la mer. Dès que le mouvement de translation se rallentit, le sable, plus pesant, se précipite; ensuite la vase finit par être entraînée loin de la rive, et dispersée dans les profondeurs de la mer.
» Nous ne pouvons que renvoyer aux observations remarquables ainsi qu’aux déductions, aussi fines que judicieuses, présentées par la Commission internationale, pages rii à 4'fb déductions dont le terme est celte conclusion :
« Ainsi tombe pour nous la’seule objection élevée contre le tracé direct. Faire déboucher le canal à travers la plage immuable du golfe de Péluze n’est pas du tout une impossibilité. C’est une œuvre plus facile que celle du port de Malamocco, créé pour Venise dans des conditions plus défavorables, et pour un objet moins important.
» A l’ouest de la baie de Péluze, la côte peut être considérée comme une rade foraine. Par d’anciens capitaines marchands du port de Marseille, on a su qu’autrefois les bâtiments caboteurs à voile, qui naviguaient sur les