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Canal maritime de Suez : rapport / par le Baron Charles Dupin
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des projets, auquel ont procédé ces personnes désignées par leur mérite. Le canal est devenu de la sorte on peut dire une œuvre commune, telle que létait la composition même de la Commission internationale. On a trouvé par le moyen de ne blesser la susceptibilité daucun peuple en parti­culier : motif assez faible aux yeux de la raison abstraite, mais dun poids considérable dans les affaires humaines.

Examen des concurrences entre les diverses voies artificielles pour communiquer entre lEurope et lAsie orientale : x°. Chemin cle fer égyptien.

» En Égypte même, le canal maritime trouvera pour première concur­rence le chemin de fer déjà presque terminé dAlexandrie au Caire, et que lon continue avec activité jusquà Suez.

» Sur ce chemin, les transports des voyageurs et des produits précieux pourront avoir une très-grande vitesse, par exemple 60 kilomètres par heure ; tandis que les navires sur le canal maritime, sils transportent des produits communs, ne parcourront guère que 8 à 10 kilomètres par heure.

» A la rigueur, et pour plus grande vitesse, les marchandises pourront être transportées en 6 heures par le chemin de fer dAlexandrie à Suez ; et le parcours des marchandises communes, sur le canal maritime, pourra demander 20 heures; supposons 3 o et si lon veut 35 pour la plus petite vitesse. Yoi- le plus grand retard.

» Mais pour être économique, le transport des marchandises sur le che­min de fer exigera quon prenne un temps beaucoup moins court que 6 heures.

» Il est une autre considération bien plus grave que la différence de quelques heures, sur un parcours total de 20,000 kilomètres, entre lInde et lAngleterre ou la France.

» Lavantage caractéristique dun canal maritime, cest quentre lexpé­diteur et la personne à laquelle est adressée la cargaison, un seul et même navire prend la marchandise au départ et la délivre à larrivée, sans arrêts, sans débarquements, sans embarquements intermédiaires.

» Mais, avec un chemin de fer entre deux mers, tel que celui de lÉgypte, il est loin den être ainsi. Supposons par exemple quun navire de mille ton­neaux, chargé dans un port dEurope, entre dans le port dAlexandrie. Il faudra dabord quon débarque, avec ordre, avec soin, un million de kilo­grammes de marchandises; ensuite quon les charge sur un long train de wagons. Il en faudra plus de cent.

» En arrivant à Suez, il faudra reprendre le million de kilogrammes et D. 3