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» Avec le chemin de fer intermédiaire, il faudra toujours deux paquebots au lieu d’un pour chaque voyage. On parcourra la distance de la mer Rouge à la Méditerranée en sept heures, en six heures si l’on veut, au lieu de huit heures; mais ces deux heures de gagnées, il faudra les compenser par un débarquement et un embarquement aux extrémités de la voie ferrée. Les voyageurs préféreront tous la voie du canal, qui les laissera dans les mêmes logements à bord, sans déranger leurs effets. A l’égard des masses d’or et d’argent, au lieu de les débarquer et de les rembarquer, puis de les exposer à travers l’Egypte pour gagner deux heures, on préférera pareillement les laisser dans la soute et sous la clef du capitaine d’un seul et même navire.
» Le chemin de fer entre Alexandrie, le Caire et Suez, ne servira donc au passage de mer en mer ni pour les transports à petite vitesse des marchandises communes, ni pour les transports accélérés des trésors et des produits précieux envoyés d’une mer à l’autre, ni [jour la traversée des voyageurs. La voie ferrée sera simplement une voie locale de l'Egypte, pour la circulation intérieure et pour les envois particuliers de la vallée du Nil aux deux mers qui l’avoisinent.
2 °. Chemin de fer syrien,
» Les explications que nous venons de présenter serviront à faire apprécier la comparaison qu’on peut faire entre le canal de Suez et le nouveau chemin de fer qu’on a dessein de construire à travers l’Asie Mineure, pour aller de la Méditerranée aux mers de l’Inde.
» Un chemin de fer partira de l’ancienne Séleucie sur le rivage syrien, pour circuler entre le Liban et l’Anti-Liban ; puis déboucher à Byr, sur la rive droite de l’Euphrate. C’est un premier parcours de plus de soixante lieues.
» On rendra péniblement l’Euphrate navigable, pour la descente et la remonte, depuis ce chemin jusqu’au fond du golfe Persique.
» Cette voie pourra permettre de transporter avec rapidité des v oyageurs, des corps de troupe, et même au besoin des munitions de guerre, des bouches à feu, etc. Elle servira pour la circulation intérieure d’un pays autrefois opulent, industrieux; mais qui l’est moins aujourd'hui, surtout la Mésopotamie. •
» Lorsqu’il s’agira de transporter d’une mer à l’autre les marchandises communes ou non, telles que les offre le commerce, les opérations seront plus compliquées que pour le chemin de fer égyptien.
» Considérons le navire de mille tonneaux qu’on a pris pour terme de com-
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