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paraison, parti par exemple d’Angleterre. Il faudra d’abord à la côte de Syrie débarquer un million de kilogrammes; puis les charger wagon par wagon sur le chemin de fer; les décharger au bord de l’Euphrate et les embarquer sur de légers navires à vapeur, tels que pourra le permettre l’Euphrate, encore bien loin de son embouchure. Si l’on prend Bussora comme terme de la navigation fluviale, on devra transporter les marchandises d’un bateau de rivière dans un navire approprié pour la haute mer, appareiller de nouveau ponr franchir le golle Persique et déboucher dans l’Océan oriental.
» Ici nous trouvons un embarquement, un débarquement de plus que sur la voie d’Egypte; nous avons besoin de trois navires au lieu de deux, sans.compter le train des wagons sur un chemin de fer. U y aura quatre mains par lesquelles devra passer chaque produit, fragile ou non, susceptible ou non d’être avarié par l’exposition au grand air, par l’eau, etc.
» Il paraît que l’on voudrait substituer, à l’Euphrate dont on s’effraye, un chemin de fer latéral. Alors le transport par terre serait si long, qu’il faudrait payer plus cher cette partie du voyage, que pour aller de l’Europe dans l’Inde, en doublant le cap de Bonne-Espérance. L’avantage serait possible pour des combinaisons militaires; au point de vue commercial, le problème serait d’un résultat onéreux.
» La Grande-Bretagne a consulté les commerçants de Bombay, le principal port et le marché central pour le nord-ouest des grandes Indes. Elle a voulu connaître leur jugement sur la préférence méritée entre les deux voies : i° du golfe Persique, de l’Euphrate et d’un chemin de fer; 2 0 de la mer Rouge avec un canal maritime. Bombay, sans hésiter, s’est prononcé pour la voie de l’Égypte et du canal maritime.
» Ce n’est pas un motif pour qu’on s’abstienne d’exécuter la voie de communication composée du chemin de fer syrien, prolongé par la navigation de l’Euphrate. Cette ligne a son importance caractéristique.
» Elle rendra des services locaux dans le pays de l’Asie Mineure et de la Mésopotamie.
» Nous avons déjà défini sa vraie nature; c’est une voie militaire, c’est une route stratégique.
» Elle sera pour l’Euphrate ce qu’était autrefois le rempart de Trajan dans le bassin du Danube, et la muraille de la Chine, au midi de la Sibérie; ces lignes servaient pour tenir en respect du côté du nord les Scythes, les Huns, les Tartares, etc., etc.
» Il est heureux qu’on ait obtenu du désintéressement de la Porte, eu