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Canal maritime de Suez : rapport / par le Baron Charles Dupin
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pare à partir pour la capitale des Etats du prêtre Jehan : cétait en 1487. Il mande au roi Jean II que, si les navires qui naviguent en longeant les côtes de Guinée côtoient constamment lAfrique, ils arriveront àSofala; et quen partant de ce point ils pourront gagner Calicot, le grand marché des Indes orientales.

» Avant que cet avis arrivât en Portugal, Barthélemy Diaz, longeai!' avec persévérance les côtes dAfrique, avait découvert et dépassé le promontoire extrême quil appelait le cap des Tempêtes, en souvenir des rudes mers quil avait affrontées. Cest le cap que Jean II nomma le cap de Bonne-Espérance , parce que ce point extrême lui donnait la juste espérance, en le doublant, darriver aux grandes Indes. Diaz était de retour à Lisbonne en dé­cembre 1487.

» En ce moment le Génois Christophe Colomb, poursuivi par le désir universel de trouver une voie de mer qui conduisit aux grandes Indes , vou­lait y parvenir par loccident. Il ne conçut pas du premier coup quil trou­verait à mi-chemin dautres Indes, avant darriver aux seules qui fussent connues et cherchées.

» Cinq ans après la découverte du cap de Bonne-Espérance, Christophe Colomb découvrait les Indes occidentales, qui lempêchèrent par le fait de découvrir une route conduisant aux Indes orientales, dans la direction de louest.

» Cinq autres années plus tard, en 1497, Vasco de Cama double le cap de Bonne-Espérance, côtoie lAfrique, aborde à Melinde, et se pro­cure un pilote arabe qui le conduit à Calicut; un marchand dItalie sy trouvait déjà.

» La route découverte, il 11e faut pas croire quune libre concurrence allait résoudre limportante question de la meilleure voie commerciale entre lOccident et lOrient.

» Le principal objet du commerce avec lOrient était lacquisition et le transport des épices. Nous avons déjà dit que la nature les produisait dans les îles Moluques et quelles étaient ensuite apportées sur le grand marché de Calicut. Les Portugais, pour simplifier la question, prennent à la fois ce meilleur port de lInde et les Moluques; ils seront les seuls à transporter les précieux produits et par la seule route dont ils soient maîtres, par le cap de Bonne-Espérance.

» Alors les Vénitiens proposent aux Portugais de leur acheter, à prix fixe, toutes les épices rapportées de lOrient, la consommation du Portugal 'pré­levée : ils sont refusés.