( 22 )
pare à partir pour la capitale des Etats du prêtre Jehan : c’était en 1487. Il mande au roi Jean II que, si les navires qui naviguent en longeant les côtes de Guinée côtoient constamment l’Afrique, ils arriveront àSofala; et qu’en partant de ce point ils pourront gagner Calicot, le grand marché des Indes orientales.
» Avant que cet avis arrivât en Portugal, Barthélemy Diaz, longeai!' avec persévérance les côtes d’Afrique, avait découvert et dépassé le promontoire extrême qu’il appelait le cap des Tempêtes, en souvenir des rudes mers qu’il avait affrontées. C’est le cap que Jean II nomma le cap de Bonne-Espérance , parce que ce point extrême lui donnait la juste espérance, en le doublant, d’arriver aux grandes Indes. Diaz était de retour à Lisbonne en décembre 1487.
» En ce moment le Génois Christophe Colomb, poursuivi par le désir universel de trouver une voie de mer qui conduisit aux grandes Indes , voulait y parvenir par l’occident. Il ne conçut pas du premier coup qu’il trouverait à mi-chemin d’autres Indes, avant d’arriver aux seules qui fussent connues et cherchées.
» Cinq ans après la découverte du cap de Bonne-Espérance, Christophe Colomb découvrait les Indes occidentales, qui l’empêchèrent par le fait de découvrir une route conduisant aux Indes orientales, dans la direction de l’ouest.
» Cinq autres années plus tard, en 1497, Vasco de Cama double le cap de Bonne-Espérance, côtoie l’Afrique, aborde à Melinde, et là se procure un pilote arabe qui le conduit à Calicut; un marchand d’Italie s’y trouvait déjà.
» La route découverte, il 11e faut pas croire qu’une libre concurrence allait résoudre l’importante question de la meilleure voie commerciale entre l’Occident et l’Orient.
» Le principal objet du commerce avec l’Orient était l’acquisition et le transport des épices. Nous avons déjà dit que la nature les produisait dans les îles Moluques et qu’elles étaient ensuite apportées sur le grand marché de Calicut. Les Portugais, pour simplifier la question, prennent à la fois ce meilleur port de l’Inde et les Moluques; ils seront les seuls à transporter les précieux produits et par la seule route dont ils soient maîtres, par le cap de Bonne-Espérance.
» Alors les Vénitiens proposent aux Portugais de leur acheter, à prix fixe, toutes les épices rapportées de l’Orient, la consommation du Portugal 'prélevée : ils sont refusés.