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» La dépense est surtout excessive dans la mer Rouge et dans l’Océan occidental. On en jugera par les prix suivants rapportés dans les papiers du Parlement britannique, au sujet des communications avec l’Inde par la vapeur.
» Dans l’année 1 85 1 la houille propre à la navigation coûtait :
» i°. Entre Plymouth et Alexandrie, 22 francs 5 o centimes;
» i°. Entre Suez et Aden, 67 francs;
» 3 °. Entre Aden et l’Inde, 37 francs 5 o centimes à 45 francs.
» De tels prix rendent impossible l’emploi de la vapeur pour le transport des produits ordinaires par l’Égypte, entre l’Inde et l’occident de l’Europe.
» Nous pouvons en donner une démonstration frappante ; elle nous est fournie par les résultats commerciaux de la dernière année dont l’Angleterre ait publié les états officiels.
» En 1 854 j les navires à vapeur, allant d’Angleterre en Egypte, offrent un tonnage total de 26,170 tonneaux.
» Dans la même année, la Grande-Bretagne expédie par le cap de Bonne- Espérance 1,686 navires à voiles dont la capacité totale est de 971,879 tonneaux
» Par conséquent, dans l’état actuel des choses, à chaque tonneau de transport à la vapeur entre l’Angleterre et l’Egypte correspondent 39 tonneaux de transport à la voile par le cap de Bonne-Espérance.
» Concluons qu’aujourd’hui dans l’absence d’un canal maritime, tel que celui de Suez, le transport économique, le vrai transport commercial des produits ordinaires ou de valeur inférieure, appartient à cette dernière route exploitée en tirant parti de la seule action du vent.
» Mais, à dater du jour où l’on aura percé l’isthme de Suez, voyons quelle sera la longueur comparative des routes navigables par ce canal et par le cap de Bonne-Espérance?
» Un savant hydrographe de la marine impériale, M. Gressier, a dressé le tableau comparatif des distances entre les principaux ports de l’Europe et l’île de Ceylan : x° par le cap de Bonne-Espérance; 2 0 par Suez, en prenant pour unité le mille marin de 60 au degré : i,852 mètres. Voici ce tableau.