» vrage, eu égard aux profondeurs d’eau, a exigé un vo- » lume de matériaux quadruple au moins de ce qu’il faudra » pour les deux jetées et le môle de Péluse. Il a été entre- » pris par une nation peu riche, dans un temps où la » vapeur n’était pas connue et avant l’invention des ma- » chines qui économisent tant de temps, de dépense et de » main-d’œuvre. Il n’est donc pas douteux que si la cou- » pure de l’Isthme est reconnue avantageuse, il ne soit » plus facile de résoudre toutes les difficultés. »
On le voit, MM. Linant-Bey et Mougcl-Bey disent à l’honorable M. de Lesseps : « Les Hollandais, peu riches, » ont bien su faire, il y a cent ans, une jetée de 8,000 » mètres, dans la baie du Lion, au Cap, par 16 mètres de » profondeur, malgré les effroyables tempêtes qui régnent » dans ces parages; donc nous, Linant-Bey et Mougel-Bey, » qui disposerons des deux cents millions des Actionnaires, » delà vapeur, etc., saurons bien vous faire, à Péluse, » deux jetées de 6,000 mètres par 8 mètres de profon- » deur. »
Le raisonnement semble sans, réplique. Il y manque cependant quelque chose : c’est que ni Hollandais ni Anglais n’ont jamais fait une jetée de 8,000 mètres au Cap de Bonne-Espérance, dans la baie du Lion, qui n’existe pas! MM. Linant-Bey et Mougel-Bey ont pris un projet abandonné pour un travail exécuté. Ils ont, en d’autres mots, pris des vessies pour des lanternes.
4