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Lettres sur le percement de l'isthme de Suez avis aux petites bourses / par Frédéric de Coninck
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» vrage, eu égard aux profondeurs deau, a exigé un vo- » lume de matériaux quadruple au moins de ce quil faudra » pour les deux jetées et le môle de Péluse. Il a été entre- » pris par une nation peu riche, dans un temps la » vapeur nétait pas connue et avant linvention des ma- » chines qui économisent tant de temps, de dépense et de » main-dœuvre. Il nest donc pas douteux que si la cou- » pure de lIsthme est reconnue avantageuse, il ne soit » plus facile de résoudre toutes les difficultés. »

On le voit, MM. Linant-Bey et Mougcl-Bey disent à lhonorable M. de Lesseps : « Les Hollandais, peu riches, » ont bien su faire, il y a cent ans, une jetée de 8,000 » mètres, dans la baie du Lion, au Cap, par 16 mètres de » profondeur, malgré les effroyables tempêtes qui régnent » dans ces parages; donc nous, Linant-Bey et Mougel-Bey, » qui disposerons des deux cents millions des Actionnaires, » delà vapeur, etc., saurons bien vous faire, à Péluse, » deux jetées de 6,000 mètres par 8 mètres de profon- » deur. »

Le raisonnement semble sans, réplique. Il y manque cependant quelque chose : cest que ni Hollandais ni Anglais nont jamais fait une jetée de 8,000 mètres au Cap de Bonne-Espérance, dans la baie du Lion, qui nexiste pas! MM. Linant-Bey et Mougel-Bey ont pris un projet aban­donné pour un travail exécuté. Ils ont, en dautres mots, pris des vessies pour des lanternes.

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