DEUXIÈME LETTRE.
J’ai dit dans ma première lettre que l’honorable M. de Lesseps, s’étant appuyé sur les renseignements qui lui avaient été fournis par les ingénieurs Linant-Bey et Mou- gel-Bey, il y avait lieu de ne les accueillir qu’avec une certaine réserve, sous bénéfice d’inventaire, dirait un notaire, puisque ces ingénieurs n’avaient pas hésité à lui citer comme exemple de la possibilité de construire des jetées de G,000 mètres à Péluse, une jetée de 8,000 mètres faite au cap, dans la baie du Lion , il y a cent ans, par des Hollandais peu riches, sans secours de vapeur, à laquelle jetée il a, disent-ils, été employé quatre fois plus de matériaux au moins qu’il n’en faudra pour les deux jetées de Péluse. Or, on sait maintenant que cette jetée n’a jamais été exécutée, que la baie du Lion n’a jamais existé, et qu’il ne s’agit que d’un vieux projet abandonné comme inexécutable.