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de l’ouvrier s’est considérablement améliorée dans ces dernières années.
Le travail se présente en abondance et offre à l’ouvrier un salaire rémunérateur. D’autre part, des associations philanthropiques et charitables s’efforcent partout de mettre à sa disposition des habitations agréables et salubres; les sociétés de prévoyance lui assurent un secours contre les calamités, et l’épargne, organisée jusque dans les coins les plus reculés du pays, appelle les économies et les fait fructifier.
Sous ce rapport, notre pays ne laisserait rien à désirer, si la classe ouvrière savait partout profiter de la position qui lui est faite et apprécier les bienfaits des nombreuses institutions qui ont été créées en sa faveur.
Malheureusement, la situation intellectuelle et morale de nos travailleurs vient, trop souvent, mettre un obstacle à l’amélioration de leur condition matérielle. D’étroits préjugés tiennent encore, dans quelques-unes de nos provinces, l’enfant éloigné de l’école, et, d’autre part, la moralisation des classes ouvrières ouvre un vaste champ à l’activité des hommes de bien. Or l’instruction largement distribuée et la culture des sentiments religieux et moraux constituent les meilleurs moyens d’augmenter le bien-être de l’ouvrier et les plus sûrs préservatifs contre des doctrines pernicieuses qui entravent le développement du travail industriel.
Travaillons de toutes nos forces à éclairer les ouvriers : pour atteindre ce but, il n’est pas trop du concours de toutes les influences honnêtes. Le Gouvernement ne perdra pas de vue cette tâche, la plus noble qui puisse tenter l’ambition des