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EXPOSÉ.
L’Angleterre , qui s’allie à la France pour empocher la Uussie de dominer la terre, ne peut pas avoir la prétention de fermer la mer.
Les ports méditerranéens profiteront, il est vrai, de l’ouverture de l’istlune de Suez; mais l’Angleterre, qui représente à elle seule, avec les cinq millions de tonneaux de sa marine commerciale, un tonnage supérieur à celui de toutes les marines réunies de l’Europe, y compris celle de la France, ne peut pas manquer de profiter elle-même, dans une proportion plus forte, de l’accroissement des relations qui résultera nécessairement de l’abréviation de la distance entre les lieux d’échange; elle lui devra, en outre, le précieux avantage de se trouver plus rapprochée de ses colonies orientales qu’une autre nation dont la concurrence devrait être bien autrement redoutable pour elle aux veux des partisans d’un système exclusif. On a vu, au contraire, l’Angleterre, adoptant une politique de liberté commerciale, favoriser les tentatives de percement de l’istlnne américain, percement destiné à rapprocher la marine des Etats-Unis des établissements britanniques de l’Inde et surtout de l’Australie. Elle n’ ignore pas cependant que la navigation commerciale des Etats-Unis, qui ne disposait, il y a vingt ans, que d’un million de tonneaux, dépasse aujourd’hui le tonnage britannique, et ne cesse d’être en voie de progression. Mais l’Angleterre ne