EXPOSÉ. 34
y> l’antagonisme politique qui a si longtemps et si » malheureusement existé entre la France et l’An- » gleterre a pu seul accréditer l’opinion que l’ou- v verture du canal de Suez, si utile aux intérêts de » la civilisation et du bien-être général, nuirait à v ceux de l’Angleterre. L’alliance des deux peuples. » qui a déjà démontré la possibilité de solutions rc- i! gardées jusqu’ici comme impossibles par les tra- v ditions vulgaires, permettra, parmi tant d’autres b bienfaits, d’examiner avec impartialité cette im- » mense question du canal de Suez, de se rendre b un compte exact de son influence sur la prospé- b ri té des peuples, et de faire considérer comine b une hérésie la croyance qu’une entreprise des- b tinée à abréger de près de moitié la distance entre b l’occident et l’orient du globe, ne convient pas à b la Grande-bretagne, maîtresse de Gibraltar, de b Malte, des îles Ioniennes, d’Aden, d’établis- b sements importants sur la côte orientale d’Afri- b que, de l’Inde, de Singapour, de l’Australie.
b L’Angleterre, aussi bien et bien plus encore b que la France, doit donc vouloir le percement de b cette langue de terre de trente lieues, que tout b homme préoccupé des questions de civilisation n et de progrès ne peut voir sur la carte sans b éprouver le vif désir de faire disparaître le seul ob- b stade laissé par la Providence sur la grande route » du commerce du monde. »