EXPOSÉ.
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l’isthme de Suez verront encore augmenter dans une proportion considérable cette immense exportation.
En m’adressant à leurs intérêts, je pouvais m’en rapporter à leur jugement.
On a enfin objecté que le gouvernement turc devait s’inquiéter du projet de canal ; niais comme dans toute question où le principe étant juste les conséquences sont infaillibles, de quelque côté qu’on envisage cette question de l’istbine de Suez, on n’y trouve que des avantages pour tout le monde. J’ai déjà dit que je n’avais pas rencontré de résistance à Constantinople de la part de la Porte. La Turquie reconnaît que le canal des deux mers est destiné à ajoutera sa puissanceet àsaprospérité, en rapprochant Constantinople de 4,300 lieues de la mer des Indes, et en facilitant les communications de l’empire ottoman avec les lieux saints de l’Arabie, source de l’autorité du sultan sur les musulmans.
La Turquie ne peut sortir de son état actuel qu’en empruntant à l’Europe ses capitaux et son intelligence. La prospérité de l’Orient se rattache aujourd’hui aux intérêts de la civilisation en général ; et le meilleur moyen de travailler à son bien- être en même temps qu’à celui de l’humanité, c’est d’abattre les barrières naturelles qui séparent encore les hommes, les races et les nations.
La guerre et le commerce ont civilisé le monde; la guerre aura fait son temps après le suprême ef-