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de carbonate de chaux devient considérable. Or, si l’on parcourt les bassins des trois rivières qui débouchent dans cette baie, la Sée, la Sélime et le Coiies- non, on les voit complètement dépourvus de substances calcaires. Il en est de même des côtes de la Manche et de la Bretagne. Ce ne peut donc être ni de ces rivières ni de ces côtes que provient l’énorme proportion qui vient d’être signalée. Si l’on examine les échantillons avec une loupe, en partant de ceux pris le plus près de la nier et remontant ensuite dans la baie, on voit dans les premiers des fragments de coquilles très-reconnaissables, puis ces fragments se réduisent et deviennent tellement impalpables que la meilleure loupe ne peut plus permettre , dans les parties les plus calcaires, d’en distinguer la forme.
Il est donc constant que la partie calcaire vient exclusivement de la mer et même du fond de la rade de Cancale; quant à la silice et à l’argile, on pourrait attribuer aux rivières une part dans leur apport, mais il faut d’abord reconnaître combien peu sont importantes ces trois petites rivières, qui ne débitent pas chacune plus de 8 à 10 mc par seconde en eau moyenne. Ensuite, si l’apport des rivières entrait pour quelque chose dans les dépôts qui se font dans cette localité, on verrait sur le bord de ces rivières, dans la partie où le flot se fait le moins sentir, des stratifications argileuses ou graveleuses.