AVANT-PROJET DU PERCEMENT DE L’ISTIIME. 95 — Rien de tout cela ne se produit. La mixtion du calcaire, des grains siliceux et des atomes argileux est tellement intime, qu’il est évident que cette mixtion n’a pu se faire que dans le centre de production de la matière calcaire elle-même, c’est-à- dire au fond de la mer. Si l’apport fluviatile était appréciable, il contre-balancerait en tout ou en partie l’excédant calcaire que présentent les tangues recueillies dans le haut de la rade, par rapport à celles ramassées dans le bas. Loin de là, on voit, au fur et à mesure que les plages s’élèvent, la progression de l’élément calcaire , qui ne peut venir que de la mer. Enfin, si l’apport fluviatile devait être compté pour quelque chose, on verrait la proportion d’argile plus forte sur les bords de la Sée, qui traverse des terrains schisteux, que dans l’anse voisine du Coiies- non, qui traverse des terrains beaucoup plus durs, fournissant moins d’argile que les schistes de la Sée et de la Sélime. Or, c’est le contraire qui arrive: les tangues de l’anse voisine du Coüesnon sont plus argileuses que les autres, uniquement parce que, cette anse étant mieux abritée que les lits des deux autres rivières, les matières vaseuses que la mer tient toujours si abondamment en suspension et qu’elle dépose dans les bassins des ports peuvent y être apportées concurremment avec la tangue.
En faisant les mêmes investigations pour la Seine, on a trouvé que les sables charriés par ce fleuve ne