AVANT-PROJET DU PERCEMENT DE L’ISTHME. <03 montrer encore avec plus d’évidence, nous répéterons le raisonnement qu’a fait M. l’ingénieur lïou- niceau au sujet des alluvions de la rivière Mcrsey, dans son excellent ouvrage sur la navigation des fleuves à marée. « Si les dépôts provenaient des « hautes terres à un degré sensible, les quantités qui » se déposent de temps en temps devraient être pro- » portionnelles aux quantités de pluie qui tombent î> aux mêmes époques, parce que le même volume » de matières descendu des hautes terres et charrié ?» par le fleuve doit être réglé en partie par la quan- 33 tité d’eau qui les transporte; mais c’est un fait bien 33 reconnu que les accumulations de sable qui exis- 33 tent dans les environs de l’embouchure sont d’au- 33 tant plus grandes que les eaux du fleuve sont 33 moins abondantes, tandis qu’au contraire, à l’é- » poque de la crue, lorsque le Nil contient près » de 0,008 de matières en suspension, les bancs de 33 sable sont enlevés et rejetés au loin dans la mer. » On a dit qu’Alexandre le Grand avait été déterminé dans son choix pour l’emplacement du port d’Alexandrie par la considération des vents et du courant littoral qui portent à l’est les matières tenues en suspension dans Je Nil et ensablent ainsi la côte. Si cette théorie était vraie, on ne devrait apercevoir aucune alluvion à l’ouest des embouchures du fleuve. Or, toute la côte depuis Tripoli jusqu’à El- Arisch est couverte de bancs de sable qui forment
Dokument
Percement de l'Isthme de Suez : exposé et documents officiels / par M. Ferdinand de Lesseps
Seite
103
Einzelbild herunterladen
verfügbare Breiten