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et des vases, et les parties dures sont arrondies en galets, dont le volume diminue de plus en plus par l’action prolongée de la force qui les met en mouvement et qui les réduit en sable; mais au fur et à mesure que ces matières parviennent à un état suffisant de ténuité, elles deviennent susceptibles d’obéir à la force de transport des ondes et des courants, et quittent la place oit elles ont été formées.
Cette force de transport dépend et de la grandeur des marées et de la direction des vents ainsi que de leur intensité combinée avec celle des courants qu’on observe dans toutes les mers. Ainsi, pendant que des niasses considérables de matières sont mises en mouvement le long des rivages, les fleuves, surtout ceux d’une grande étendue de parcours, ne transportent jusqu’à leur embouchure que des matières vaseuses tellement légères qu’elles sont entraînées au loin et ensuite déposées dans la profondeur de la mer. C’est ce qui arrive notamment pour le Nil, dont les eaux se distinguent, à l’époque de l’inondation, à plus de dix lieues en mer à cause de leur couleur. Tous les dépôts et atterrissements du fleuve jusqu’à 20 kilom. au-dessus de son embouchure sont vaseux, tandis que tous les bancs qui sont à son embouchure ne sont composés que de sable.
Ainsi les encombrements de l’embouchure du Nil proviennent évidemment de la mer. Pour le dé-