DOCUMENTS.
132
a été consulté par M. Lepère, était bien loin d’admettre que les dangers et les difficultés de la mer Rouge fussent aussi considérables qu’on le pense communément. En effet, ces dangers, enfantés seulement par l’ignorance des navigateurs anciens et modernes, ont été accrédités par l’opinion ou plutôt par l’erreur générale. On doit donc rester convaincu que tous les bâtiments du commerce n’y trouveront d’autres difficultés que celles qui sont communes à toutes les mers étroites. L’Adriatique, encore plus étroite que la mer Rouge, n’a jamais passé pour être une mer inabordable.
Les côtes seules de la mer Rouge offrent des dangers ; mais le nombre des bons mouillages y est si considérable que les marins du pays ne naviguent jamais de nuit et jettent l’ancre tous les soirs. Dans les gros temps, ils restent mouillés quelquefois 8 et 15 jours, à la même place, sans oser jamais gagner le large, ni profiter d un vent qui serait favorable pour tout bâtiment européen.
Le beau travail du éommander Moresby et du capitaine Rogers sur la mer Rouge, travail exécuté par ordre de la Compagnie des Indes, pour éclaircir la question de la navigation, et par suite duquel un service de bateaux à vapeur a été établi sur cette mer, ce beau travail, disons-nous, s’il ne présente pas les moussons avec une aussi grande régularité que l’indique Bruce, n’est cependant pas contraire