AVANT-PROJET DU PERCEMENT DE L’ISTHME. 145
La meilleure preuve que I on puisse donner de la fixité du sol dans cette partie du désert, c’est la situation des berges de l’ancien canal qui existent encore partout jusqu’aux lacs Amers. Les pluies torrentielles qui arrivent quelquefois dans cette localité ont bien pu depuis 1200 ans creuser des ravines dans ces berges et combler en partie le canal. Dans quelques parties même les berges ont été emportées par des torrents éphémères, mais nulle part elles ne sont enfouies par les sables. Les vestiges de l’antiquité datant de 2 à 3,000 ans existent encore à la surface du sol, sur la ligne que doit suivre le canal.
Ce n’est qu’en approchant du lac Timsah qu’on rencontre des dunes mobiles changeant plutôt de forme que de place, qui l’enveloppent et le coupent en plusieurs parties. Toutes les autres dunes qu’on remarque sous la forme de chaînes de montagnes, et qui remplissent tout l’espace compris entre le seuil d’El-Guisr et l’cluse, sont depuis longtemps fixées naturellement par diverses plantes qui s’y sont développées sous l’influence de l’humidité et de la chaleur. Il n’y a donc que les dunes voisines du lac Timsah qui aient besoin d’être fixées artificiellement. Or la fixation des dunes est devenue aujourd’hui l’objet d’une industrie spéciale qui présente de grands avantages. Les montagnes de sable qui dévastaient les landes de Bordeaux et s’avancaient clia-
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