AVANT-PROJET DU PERCEMENT DE L’ISTHME. 159
à une hauteur convenable, on fait passer le canal un peu plus à l’est en dehors des terres cultivées, ce qui permettra de faire arroser et féconder par la Compagnie les terrains riverains aujourd’hui incultes. Le canal se dirige ensuite au nord jusqu’à Ras-cl-Ouadé (tête de la vallée), le Pi-Toum de la bible. Cette dérivation existe sur de petites dimensions; sur plusieurs parties de son parcours elle pourra être utilisée. Il n’y aura pas de grandes dépenses à faire pour compléter la ligne jusqu’au lac Timsah; on rendra ainsi la vie au Caire en traversant cette ville par une voie navigable dont elle est dépourvue aujourd’hui. Il serait alors nécessaire pendant l’étiage d’élever les eaux du Nil à une hauteur de trois mètres au moyen de pompes à vapeur de la force de 500 chevaux, et lorsque le barrage sera terminé, comme S. A. Mohaimned-Saïd- Pacha a le projet de le faire, le remous donnera plus de facilités, avec une moindre puissance de vapeur, pour l’introduction des eaux du Nil dans le canal pendant les six mois de l’étiage.
Nous avons fixé la largeur du canal à 25 m mesurés à la ligne d’eau à l’époque de l’inondation. Cette largeur est suffisante pour que deux bateaux à vapeur puissent passer sans se gêner dans leur rencontre. On pourra d’ailleurs ménager des gares d’évitement aux abords des écluses, si cela devient nécessaire par la suite.