DOCUMENTS.
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tion à vapeur tout au plus; car les bâtiments à voiles n’y trouveraient, suivant eux, aucun avantage du moment où ils seraient soumis à un droit de passage; et la preuve, disent-ils, c’est que le taux des frets est descendu si bas par la voie du Cap, qu’il ne pourrait supporter aucune réduction par suite d’un droit quelconque de passage. Examinons donc attentivement les faits, afin de résoudre cette question d’une manière à la fois pratique et claire qui détruise tous les doutes.
En traitant de la navigation sur la mer Ilouge, comparée à celle sur l’Océan pour gagner les Indes, nous croyons avoir démontré qu'’aujourd’hui, avec les moyens de remorquage à vapeur, avec l’aide des pl îares et des connaissances acquises sur les vents, les courants et les côtes de la mer Rouge, un navire à voiles rencontrera plus de facilités sur cette dernière que sur l’Océan au passage du Cap. Mais admettons les circonstances égales de part et d’autre; par la voie du canal, on économise au minimum 2,000 lieues dans le parcours entre l’Europe et les régions de l’extrême Orient. Cette économie répond à une économie de deux mois sur cinq ; car pour faire le trajet de 480 lieues , qui sépare Marseille d’Alexandrie, les navires mettent en moyenne quinze jours dans la saison favorable.
Une abréviation de deux mois sur cinq doit nécessairement procurer un bénéfice correspondant