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DOCUMENTS.
d’ouvrir une route plus courte entre l’Europe et l’Orient, et cette route, ouverte aussi bien à la navigation à voiles qu’à la navigation à vapeur, satisferait ainsi à tous les besoins généraux des relations commerciales.
Avant de procéder à l’examen de la possibilité d’ouvrir un semblable canal, il est convenable d’expliquer comment il est tombé dans ma destinée d’avoir à traiter ce sujet.
En l’année 1841, je visitai l’Egypte; là, mon attention entre autres objets se dirigea sur la question qui a été si fréquemment débattue, et n’a jamais, d’après moi, été résolue d’une manière satisfaisante, sur la possibilité de rouvrir, dans l’isthme de Suez, l’ancien canal qu’on dit avoir réuni autrefois la mer Rouge et la Méditerranée.
En poursuivant cette étude, je fis la connaissance de M. Adolphe Linant, du Caire, ingénieur civil français d’une grande réputation, et qui est, je crois, depuis plus de vingt ans, au service du pacha d’Égypte.
Je trouvai que M. Linant avait dévoué beaucoup de temps et de travail aux investigations pratiques nécessaires à la solution de ce problème, qu’il venait de compléter un plan étudié de l’isthme, et qu’il possédait les informations les plus amples dues à son examen personnel sur les localités à travers lesquelles le canal en question devait être creusé.