DOCUMENTS.
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Voyons maintenant quelles sont les dispositions du {gouvernement turc. Pour lui, la première de toutes les considérations, c’est de voir l’Egypte unie à l’empire. Si le projet du canal vient de la cité et reste complètement indépendant des influences diplomatiques, il sera favorablement reçu de la Porte, et il ne courra pas le risque d’être étouffé par l’annulation du silence. En pratique, ce projet est très-agréable à la Porte. Elle apprécie les avantages de la vapeur et du développement des voies de communication ; elle a à cœur l’incorporation de l’Arabie, et plus cette importante province est unie à la Porte, plus celle-ci exerce de pression sur l’Egypte. Elle désire la possession de l'Arabie au point de vue politique et militaire, mais surtout au point de vue religieux. Par la voie du canal le pèlerinage aux villes saintes serait à la portée de tous les habitants de l’empire.
Quant aux hommes d’Etat, ils connaissent tous la valeur et l’importance qu’avait l’Égypte lorsqu’elle servait de passage au commerce de l’Orient. On trouvera donc dans le cabinet de Constantinople non-seulement des dispositions favorables au projet, mais encore toutes sortes d’encouragements.
Il est d’un médiocre intérêt de discuter les mérites relatifs des différents plans, car le plus difficile et le plus coûteux présenterait encore, dans ses résultats pratiques, des avantages pécuniaires satis-