INTRODUCTION.
de 23 à 25°, la variation diurne est limitée, l’été d’une sécheresse très- marquée, sans orages, mais l’atmosphère s’y maintient à une proportion d’humidité (69 à 72 centièmes) qui permet aux plantes de mieux supporter la radiation solaire, ce qui distingue les parages algériens des autres parties du littoral méditerranéen (Italie, Espagne, Provence). L’hiver est pluvieux avec des orages fréquents et donne une moyenne de 50 à 70 centimètres de hauteur d’eau répartie en un petit nombre de jours. La bonne utilisation des eaux pluviales est le grand problème que l’on doit se proposer en Algérie, et que facilitera d’ailleurs la conformation topographique du pays, qui, ainsi qu’on a pu le concevoir déjà, présente une pente très-rapide depuis les hauts plateaux jusqu’à la mer, et laisse par suite couler les rivières à travers des encaissements de rochers, très- propices à l’établissement de barrages pour utiliser la force motrice de l’eau ou l’accumuler dans des réservoirs. I
Située à 40 heures de navigation de Marseille, l’Algérie est justement considérée comme une expansion de la France, plutôt que comme une colonie proprement dite. Elle est destinée à se peupler d’européens qui y trouvent les conditions de climat qui leur permettent le travail agricole, et quant aux causes d’insalubrité provenant d’un mauvais écoulement des eaux, partout ou des travaux de dessèchement ont été exécutés elles ont disparu complètement. On en peut voir la preuve dans cette constatation que la population européenne y est depuis nombre d’années en voie d’accroissement naturel, par le seul excédant des naissances. 11 est donc permis d’avancer hardiment que le rétablissement de l’antique salubrité de la Mauritanie et de la Psumidie, sur laquelle les recherches épigraphiques n’ont laissé aucun doute, sera l’œuvre prochaine de la conquête pacifique de l’Algérie par la civilisation française.
Cette grande tâche a été longtemps entravée depuis 1830 par la lutte qu’il fallut soutenir contre un peuple vaillant et belliqueux, comme elle l’est encore aujourd’hui par la lenteur avec laquelle s’opère son assimilation. 11 se compose en effet de 2 millions et demi d’individus vivant en tribus, sous un régime de communauté tout à fait en opposition avec notre organisation moderne, et qu’on ne pouvait songer à modifier brusquement. La France se devait à elle-même, et au principe humanitaire qu’elle n’a jamais oublié, de réaliser cette transformation des vaincus dans les conditions qui pussent la rendre praticable et fructueuse, en prêtant son assistance bienveillante aux bonnes volontés qui se rallient au nouvel état de choses qu’elle est venue fonder à la place de la barbarie, tout en sachant être sévère et ferme contre ceux qui persévèrent dans leur hostilité. L’assimilation du peuple arabe fera un grand pas par la constitution de la propriété individuelle, que prépare le relèvement poursuivi du cadastre algérien. Elle modifiera profondément les moyens d’exploitation qu’il emploie, et dès lors les vastes espaces qu’il détient sans profit,