DEUXIEME GROUPE.
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ont été récemment exposés par leur auteur dans une brochure très condensée. (L’Eucalyptus, etc. Paris, 1864, br. in-8°, 56 p.).
L’Eucalyptus a désormais conquis ses droits de naturalisation en Algérie, et partout le colon veut lui réserver une place, en avoir quelques pieds dans le voisinage des lieux qu’il habite, pour bénéficier de l’assainissement énergique qu’il procure, par les principes essentiels qu’exhale son feuillage et qui jouent dans l’atmosphère le rôle de désinfectant oxygéné. Cette essence, qu’on retire des feuilles en proportion bien plus forte que dans la plupart des autres plantes odoriférantes, jouit en ce moment d’une faveur marquée pour les propriétés stimulantes, antifébriles et antiputrides qu’on y a découvertes. Elle trouve également sa place marquée dans l’industrie pour différentes applications, entre autres, comme dissolvant de certaines résines pour la préparation des vernis.
L’écorce du Blue-Gtüm renferme à la fois du tannin et le principe aromatique des feuilles ; employée au tannage des cuirs, elle leur transmettra son odeur caractéristique, très agréable quand elle est très affaiblie, et leur conservation ne pourra qu’en être améliorée.
Le feuillage vertical des Eucalyptus, qui n’arrête pas la lumière, permet, comme pour le Dattier, d’entretenir la végétation à leur pied, à cette condition toutefois qu’il ne s’agisse que de petites graminées et légumineuses fourragères, dont les racines ne s’implantent pas profondément, car ils ne souffrent pas le voisinage d’autres plantes ligneuses, et cela d’une manière absolue. La possibilité d’obtenir des pâtures à demi-ombre et dans un milieu très salubre et tonique pour le bétail, a une très grande importance pour les colons, par suite de l’extension qu’a prise parmi eux l’industrie de l’engraissement. Ils ne sauraient différer de faire des essais en ce sens.
Enfin si l’on ajoute que cet arbre paraît résister aux attaques des sauterelles, et que ses fleurs qui, en Algérie, viennent encore à contre- saison, en automne, sont recherchées des abeilles, on aura complété un ensemble de services tellement multipliés et précieux, qu’on doit souhaiter voir le moment où tous les bienfaits qu’on en attend seront définitivement acquis.
D’autres espèces d ’Eucalyptus sont à l’étude en Algérie, pour reconnaître le parti qu’on en pourrait tirer par rapport au globulus. Plusieurs sont intéressantes par leurs propriétés, mais la rapidité de leur développement reste loin de celle de leur congénère (1). A côté ‘du
(1) Il est permis d’espérer pourtant que cet arrêt n’est pas définitif. M. Rivière, l’habile directeur du Jardin d’essai d’Alger, constate en ce moment, sur une autre espèce du genre ( E . resinifera), une activité de croissance qui ne le céderait en rien à celle du globulus.