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Algérie : catalogue spécial accompagne de notices sur les produits agricoles et industriels de l'Algérie / France, Ministère de l'Intérieur. Exposition Universelle de 1873 a Vienne
(Autriche)
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DEUXIEME GROUPE.

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un peu fraîches, elle nest pas sensible aux influences météorologiques, et les soins de sa culture se donnent au gré du cultivateur. Voilà des mé­rites qui ont bien leur prix, surtout quand ils saccompagnent dun ren­dement de 30 à 40 quintaux de racines pouvant valoir de 70 à 80 fr. chaque. Mais ce produit se vend mal, faute de débouchés^ et parce que les marchands du Comtat, qui ont le monopole de ce commerce, sont les seuls acheteurs. Il est donc indispensable, pour que cette culture puisse se développer pratiquement en Algérie, quil sy élève des établissements pour le traitement de la garance, dans lesquels on sécherait les racines à létuve pour les pulvériser ensuite ; puis, de la poudre, traitée par lexivi- gation, on extrairait le principe sucré dont on ferait de lalcool, tandis que le résidu séché servirait comme garance lavée ou pour la préparation de la garancine. Cette industrie, qui fait la prospérité dAvignon, peut sétablir, avec chances de succès en Algérie, en empruntant son moteur aux chutes deau, et elle pourrait très-avantageusement se combiner avec dautres industries agricoles, notamment la distillerie.

Le henné (Henna en arabe) est la poudre des feuilles du Lawsonia inermis, L., qui sert dans tout lOrient islamique à teindre en brun orangé les ongles, la paume de la main et les pieds des femmes et des enfants, et qui constitue lun des principaux remèdes de la médecine indigène. Cet usage remonte à une haute antiquité, car il était pratiqué par les Israélites et les Egyptiens dont on retrouve encore les momies teintes avec cette ma­tière. Elle provient dun arbuste peu cultivé dans le Tell, et seulement aux environs de Mostaganem et de Blidah (chez les Béni Krelil), mais surtout dans le sud, à Biskra, dans les Ksours et au Touat. Le henné contient un principe tannant très-énergique qui la fait rechercher par la maison Gillet et Parron, de Lyon, pour la teinture des soies en noir ; mais son prix assez élevé (150 à 200 fr. le quintal) empêche lindustrie dutiliser ses remarquables propriétés. Il est douteux que le Tell arrive à produire le henné à aussi bon marché que la région saharienne, car cette plante réclame une forte chaleur, et même sous ce ciel de feu elle ne souffre pas dombre ; en revanche il lui faut des arrosages fréquents. Aussi les rendements quon accuse dans le Sud sont-ils de beaucoup su­périeurs à ceux du littoral. Une plantation bien entretenue, à Biskra, arrive à rendre dans sa quatrième année 45 quintaux de feuilles. Elle dure de 15 à 20 ans et même plus, et la qualité du produit va en samé­liorant avec lâge. En outre des feuilles, cet arbuste donne des fleurs blanches à odeur très-forte, dont on retire une huile essentielle fort goûtée des orientaux, et les jeunes branches semploient aux mêmes usages que losier.

Le carthame (Carthamus tinctorius, L., en arabe Kheurtoum) ou saffra- num, constitue par ses fleurons une matière colorante autrefois très em­ployée pour la teinture en rose ou en ponceau sur laine et sur coton, mais