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DIX-HUITIEME GHoITE.
annales fastueuses du monde romain. Le plus remarquable de tous ceux qui ont été remis de nouveau en honneur, est sans contredit l'onyx translucide d’Aïn Telcbalek, près de l’Isser, dans le département d’Oran, dont la richesse de coloration, l'opposition des tons et des dessins se mariant avec la limpidité de la pâte, rendent cette matière sans égale pour l’art décoratif. La carrière qui les fournit porte les traces de l’ancienne exploitation romaine qui dura jusqu’au quatrième siècle de T ère chrétienne. Elle appartient à une formation qui est assez répandue en Algérie, pour espérer la découverte de.gisements analogues sur d’autres points: ce que confirme d’ailleurs les échantillons obtenus à Nemours, et en plus petite quantité dans des cavernes, où ils paraissent être le résultat de la cristallisation lente du carbonate de chaux, abandonné par les sources incrustantes, en présence de sels métalliques. Quoiqu’il en soit, la carrière d’Aïn Tekbalek demeure le plus puissant dépôt connu d’onyx, par son étendue et l’épaisseur des bancs. On y a reconnu cinq gîtes différents, et on a extrait des blocs parfaitement sains de 7 mètres de longueur.
Les marbres de Filfîla, à l’est de Philippeville, furent également exploités très en grand par le peuple Roi, dont le souvenir vous suit à chaque pas dans le nord de l’Afrique. On y compte six gisements qui présentent une grande variété de qualités de marbres : le blanc statuaire devenant transparent par le poli et tout à fait comparable au Carrare, puis des marbres noir et blanc, bleu clair, bleu turquin, bleu fleuri, etc. L’épaisseur des couches est généralement très-grande et rend l’extraction facile ; elles s’étendent sur une surface de 68 hectares qui sont partagés entre deux compagnies concessionnaires.
On citera encore, les carrières de l’Oued el Aneb, à 28 kilomètres de Bône, aux calcaires saccharoïdes, tantôt blancs, tantôt gris bleuâtre, parfois blancs veinés de jaune; ceux du fort Génois, près Bône, blanc grisâtre avec veines noires, très durs et susceptibles d’un beau poli; les marbres brèches de Chenouah, près Cherchell; ^es marbres verts siliceux du cap Falcon, près Mers el Kébir, enfin divers autres gisements encore assez mal reconnus de marbres blancs, gris, noir, à veines jaunes, vertes, rouges, etc. La serpentine verte de l’Oued Madagre (département d’Oran) se signale aussi, comme très-propre à l’ornementation.
Matériaux de construction. Leur abondance dans le pays permet aux principales villes de trouver dans leur voisinage tout ce dont elles ont besoin pour élever leurs édifices. Ainsi Alger prend ses pierres à bâtir dans la montagne de la Boudjaréah, dont le calcaire lui fournit aussi la chaux la plus réputée des environs. Le plâtre lui vient des fours de Bli- dali qui s’alimentent du gypse de la Chiffa. Les tuiles proviennent des argiles du bassin de Bab el Oued. Les villes de la Métidja que l’influence française a créées ou fait renaître de leurs ruines, ont emprunté leurs
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