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DIX-HUITIÈME G1K )UPE.
matériaux aux calcaires tertiaires du Sahel (collines du massif d’Alger'). Les principales villes : Oran, Tlemcen, Arzew, Mostaganem, Mascara, Bône, Philippeville, Constantine, etc., se procurent avec la même facilité, et la pierre calcaire, et la chaux et le plâtre qui doivent la revêtir.
11 existe aussi des gîtes de granit, rapprochés de la mer, qu’on peut employer à des usages spéciaux. La presqu’île de Djerda, sur laquelle repose Gollo, est entièrement en granit, autrefois exploité par les romains; aux environs de Bône se trouvent des granits quartzeux en masse puissante; au cap de Fer, sur le golfe de Stora, des porphyres d’où a été tiré le piédestal de la statue du maréchal Bugeaud, à Alger, etc.
La chaux, qui venait naguère de France, est maintenant en totalité produite dans le pays, car la matière première pour faire la chaux grasse est extrêmement répandue, le combustible seulement est un peu cher. On s’est attaché depuis peu d’années à y fabriquer également des chaux hydrauliques réclamées pour les travaux des ports. Quant au gypse dont on retire le plâtre par la cuisson, on le rencontre en gisements très-mul- tipliés et souvent d’une grande puissance, dans les formations secondaire et tertiaire. Ctn en compte quarante dans la seule province d’Alger, et celle d’Oran en est non moins bien pourvue. N’était la cherté du combustible, il y aurait matière aune exportation importante pour les carrières situées sur le bord de La mer, à la montagne des Lions (Arzew), à Chris- tol (Oran), et entre Mostaganem et Ténès.
Des schistes à ardoises ont été reconnus à l’Oued Massin (entre Milianah et Teniet el Haad), dans l’Ouarensenis et à Gar Rouban.
La pouzzolane est surtout représentée à l’île de Raschgoun (dép 1 d’Oran), à l’embouchure de la Tafna, de formation volcanique, recouverte de terrain tertiaire, et à Aïn Temouchent; à Hussein Dey (dép 1 d’Alger) et près Blidah ; et à Guelma (dép 4 de Constantine) et à l’Oued Neca. En outre, beaucoup d’argiles cuites peuvent servir de pouzzolane. On emploie aussi très-fréquemment dans les constructions une espèce d’argile rouge très commune à la surface du terrain tertiaire, qui entre dans la confection du mortier pour un tiers, avec le sable et la chaux.
L’argile propre à faire des briques et des tuiles n’est pas rare en Algérie, et elle est surtout employée à ces fabrications chez les Kabyles. L’argile des Béni Bou Ms’aoud, au sud de Bougie, donne des tuiles d’une remarquable blancheur qui les fait très-rechercher. On trouve dans les environs d’Oran des pierres réfractaires pour la construction des fours.
Les arabes tirent leurs pierres meulières de porphyres, de diorites et de basaltes, ou de grès du terrain secondaire, ou de calcaires compactes de la partie supérieure du terrain tertiaire. L’industrie européenne ne paraît pas avoir suffisamment étudié le parti qu’on pourrait tirer de ces