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EXPOSITION TEMP< »KAIRE.
fruits. La fraise {frogaria vesca, u. Tout eu Qua, Tout en nessaraMzah) s’est au contraire parfaitement trouvée du climat du littoral et, soit en situation plus ouverte, soit à l’ombre des bananiers, elle donne ses fruits parfumés, depuis le mois de décembre jusqu’à la fin de l’été.
Les essais de culture de végétaux étrangers qui ont été poursuivis depuis 30 ans au jardin d’essai d’Alger ont doté la colonie de plusieurs productions fruitières intéressantes. Le bananier ( Musa paradisiaca, sgpien- tum, etc.), réclame les localités chaudes et abritées, uii sol profond ét riche, une irrigation abondante. A ces conditions, qu’il rencontre surtout aux environs d’Alger, de Bône, de Philippeville, il donne un volumineux régime de fruits verts qu’on peut exporter au loin et qui achèvent pendant ce temps leur maturation. Les goyaviers ( Psidiumpyriferum, Cattleyanum , Sinense ) se sont parfaitement acclimatés en Algérie et leurs fruits, qui commencent à être abondants , semblent s’y être améliorés. Ils sont très-propres à faire des confitures excellentes. Le cherimolia {Anona che- rimolia ) se montre un peu plus délicat, il donne un fruit exquis, sorte de crème fondante très-parfumée. L’avocatier (Persea gratissima) qui prend un beau développement dans les lieux abrités, produit une grosse poire à la chaire butyreuse, considérée comme un des meilleurs fruits des tropiques. Enfin le roussaillier ( Eugenia Michelii) àux jolies cerisescannelées, à la pulpe aigrelette et un peu térébinthinée; le néflier du Japon ou biba- cier ( Eriobotrya Japonica) aux fleurs à odeur d’aubépine et au fruit printanier peu développé en chair, mais agréable ; le plaqueminier du Japon (Biospyros kaki), grand arbre dont le fruit ou figue kake, de la grosseur d’un abricot, se mange très-mûr, un peu bletti; YRovenia dulcis , dont les pédoncules floraux, se tuméfient, deviennent charnus, et acquièrent la saveur du raisin de Corinthe ; etc..
Cultures maraîchères. — La culture maraîchère a pris une grande extension dans les environs des villes du littoral et particulièrement d’Alger, de Bône, de Philippeville, d’Oran. Ses produits alimentent la consommation locale et une exportation assez considérable. En outre des récoltes racines et légumineuses dont il a été question, elle s’occüpe principalement de la production de l’artichaut ( Cynara scolymus L., en arabe Kheurchef en nessara); de l’asperge {Asparagus offidnalis , L., Sekkoum) dont la plantation est récente, car avant on ne consommait que les bourgeons de la plante sauvage; de la tomate ( Solarium lycopeh'sicum , L., Tou- matich) dont la production considérable est utilisée à faire des conserves ; des choux-fleurs ( Brassica oleracea, L., Flour) qui donnent tout l’hiver un produit abondant qui supporte assez bien le transport; des piments (Capsicum sp., Felfeul) ; enfin de toute la variété des légumes nécessaires aux besoins de la population. Cette culture est en partie pratiquée par des Espagnols et des Mahonais, très-habiles à travailler la terre à la houe. Ils se procurent l’eau pour l’irrigation par des norias.