vées doublées et triplées. Les jetées de 6,000 mètres à 'Péluse et de 4,000 mètres à Suez ne feront probablement pas exception, car il ne s’agit pas là d’un travail connu à donner à un entrepreneur à tant le mètre , mais bien comme le disent si pittoresquement MM. Galinié et Ferret, officiers d’État-Major, cités parM. de Lesseps, de : « vio- » lenter la mer, de la dominer, de lui imposer une rade » artificielle et de maintenir cette rade en dépit des » causes naturelles d’envasement, » problème, disent-ils, cjui a cessé d’effrayer l’art moderne, mais qui, suivant moi, est bien fait pour effrayer de modestes Actionnaires qui ne se proposent pas de pousser la science, mais simplement de faire un bon placement.
Les jetées aux deux extrémités du canal de Suez coûteront-elles F. 47,750,000, comme le disent MM. Linant- Bey et Mougel-Bey, ou deux fois cette somme ou davantage encore? personne ne le sait. Leurs estimations peuvent se trouver vérifiées, comme elles peuvent être considérablement dépassées. Ces ingénieurs sont sans doute très habiles, puisqu’ils ont fait leurs études en France, mais je doute cependant qu’ils le soient assez pour avoir pu dire sérieusement : « le cube de terre à enlever à la drague, pour la » partie du Canal au-dessous de l’eau, est de 57,205,342 » mètres cubes ! » Cela ne ressemble-t-il pas un peu trop aux faiseurs de statistique officielle dans Jérome Paturot, qui déclaraient que la récolte de l’Espagne avait produit trois milliards, cinq cent quatre vingt trois millions trois
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