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Lettres sur le percement de l'isthme de Suez avis aux petites bourses / par Frédéric de Coninck
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M. de Lesseps aura donc bien plus raison quil ne le dit, si le Canal de Suez offre pour les navires à voiles tous les avantages qu'il annonce, comme il pourra être complète­ment dans lerreur sur les résultats financiers de son entre­prise si ces avantages nexistent pas ou sont insignifiants. M. de Lesseps fait (page 199) un calcul détaillé de ce quun navire à voile partant de Bombay et allant à Mar­seille, gagnera à passer par le Canal de Suez plutôt que par le Cap de Bonne-Espérance.

Disons tout de suite que plus des,dix neuf vingtièmes des navires ne partent pas de Bombay, mais de Calcutta, de Madras, de Ceylan, àAlciab, de Moulmein, de Rangoon, de Singapore, de Chine, de Manille, de Java, de Y Australie, de Maurice, de la Réunion, etc., et vont non pas à Trieste ou à Marseille, mais à Liverpool, à Londres , au Havre, à Rotterdam, à Amsterdam, à Anvers, à Hambourg, à Gothembourg, etc., ou à New - York, à Boston, etc.

On comprend quun bénéfice qui pourrait exister de Bombay à Marseille, pourrait se tourner en perte avec un autre point de départ et un autre point darrivée.

Mais examinons le calcul du bénéfice quil y aurait à faire, même dans lhypothèse de Bombay à Marseille. M. de Lesseps suppose que le navire mettrait deux mois de moins par le Canal que par le Cap. 11 compte lintérêt de largent à 6 °/ 0 lan, et il dit :