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M. de Lesseps aura donc bien plus raison qu’il ne le dit, si le Canal de Suez offre pour les navires à voiles tous les avantages qu'il annonce, comme il pourra être complètement dans l’erreur sur les résultats financiers de son entreprise si ces avantages n’existent pas ou sont insignifiants. M. de Lesseps fait (page 199) un calcul détaillé de ce qu’un navire à voile partant de Bombay et allant à Marseille, gagnera à passer par le Canal de Suez plutôt que par le Cap de Bonne-Espérance.
Disons tout de suite que plus des,dix neuf vingtièmes des navires ne partent pas de Bombay, mais de Calcutta, de Madras, de Ceylan, à’Alciab, de Moulmein, de Rangoon, de Singapore, de Chine, de Manille, de Java, de Y Australie, de Maurice, de la Réunion, etc., et vont non pas à Trieste ou à Marseille, mais à Liverpool, à Londres , au Havre, à Rotterdam, à Amsterdam, à Anvers, à Hambourg, à Gothembourg, etc., ou à New - York, à Boston, etc.
On comprend qu’un bénéfice qui pourrait exister de Bombay à Marseille, pourrait se tourner en perte avec un autre point de départ et un autre point d’arrivée.
Mais examinons le calcul du bénéfice qu’il y aurait à faire, même dans l’hypothèse de Bombay à Marseille. M. de Lesseps suppose que le navire mettrait deux mois de moins par le Canal que par le Cap. 11 compte l’intérêt de l’argent à 6 °/ 0 l’an, et il dit :