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» mer Rouge que de 70 milles (106,000 mètres' . » Cet intervalle étant une plaine très-unie et peu » élevée au-dessus du niveau des deux mers, Amrou « forma le projet de les joindre par un canal qu’il » aurait rempli avec les eaux du Nil ; mais Omar » s’y étant opposé dans la crainte d’ouvrir aux vais- « seaux chrétiens l’entrée de l'Arabie, Amrou tourna » ses vues d’un autre côté. 11 y avait un ancien ca- « liai nommé Trajanus amnis qu’Adrien avait fait » conduire du Nil, près de Babvlone d’Egypte, jus- » qu’à Pharboètus, aujourd’hui Belheys. Il rencon- » trait en cet endroit un autre canal commencé par » Nécos et continué par Darius, fils d’Hystaspe, et » qui allait sc décharger avec lui dans une lagune » d’eau salée, au sortir de laquelle Ptolémée Phila- y delphe avait fait construire un large fossé qui con- » duisait les eaux jusqu’à la ville d’Arsinoë ou Cléo- » patris, à la pointe du golfe où est aujourd’hui » Suez.
» Tout ce canal, comblé par les sables, était de- » venu inutile du temps de la fameuse Cléopâtre. » Amrou ne fut point arreté par l’ancien préjugé « qui, supposant les eaux de la mer Rouge plus » hautes que le sol d’Egypte, faisait craindre de leur » ouvrir un passage, et le rendit navigable pour » transporter en Arabie les blés de l’Egvptr ; c’est » ce qu’on nomme maintenant le Khalig, qui passe » au travers du Caire, tuais il ne conduit que jus-